samedi 31 mars 2012

LA PHOTO DE LA SEMAINE


Je me suis promenée vers la porte de Bagnolet  cette statue m'a amenée à sa tombe



Là un guide rapportait à un groupe:
"  un jour   un journaliste qui voulait faire le malin,lui demanda quelle avait été sa plus belle nuit d'amour,"celle avec les compagnons de la chanson "répondit-elle



Edith Piaf - Les Trois Cloches -  1956 par rycko35




Pour la chronique d'Amartia 

lundi 26 mars 2012

POUR CONCLURE

Je pourrais "en faire et en faire ",je ne me lasserais pas mais vous ?
Et puis comme disait mon père "le trop et le peu gâchent le jeu"
Aussi je pense que ce seront les dernières lignes consacrées à cette exposition qui depuis me rend tout ce que je peux voir bien fade
L'exposition Artemisia ne m'a pas "emballée" je ne sais si vous connaissez le musée Maillol mais il y a entre autre au rez de chaussée un genre de couloir étroit,quelle idée d'aller y accrocher un immense tableau pour lequel on n'a aucun recul,une "mise en scène" qui ne m'a pas accrochée sans faire de jeux de mots, on commence quasi par la fin de sa vie,les tableaux ???
 On y reconnait certes l'esprit du Caravage,toujours cette lumière qui arrive de la gauche,le clair-obscur,les grands formats.
Je ne voudrais surtout pas vous influencer,c'est un sentiment tout à fait personnel et peut-être que je parle la bouche pleine,blasée,gavée que je suis de tout ce que m'offre Paris


Je suis sévère quant à mes dernières découvertes, j'ai eu un coup de coeur pour un document à deux Bras et quatre mains
ENTRE LES BRAS
C'est beau tout simplement ,des prises de vue à couper le souffle,un rythme,une atmosphère,un souffle  qui après le vent de folie de  la semaine passée dont même moi qui ne regarde jamais la télévision ai entendu parler, nous rappellent que la douceur et la beauté existent


Mais revenons à Berthe et ses tableaux


Le Cerisier ,celui qui a été le plus travaillé,commencé à Mézy avec Jeannie en bas tendant le panier et moi sur l'échelle cueillant des cerises




il a été fini rue Weber avec un modèle très gentil et Jeannie est restée comme elle était;le ciel est celui d'un temps chaud,les bras de la figure du haut en silhouette sur le ciel et les branches du cerisier sont merveilleusement dessinés ,la robe  rose reflète les tons verts de l'arbre et la douceur de l'atmosphère enveloppe les lumières brillantes ça et là sur la robe;la figure du bas au chapeau de paille si beau,est également enveloppé de vert.
Le Cerisier de gauche a été travaillé rue de Villejust entre le commencement et l'achèvement de l'autre,




le ciel est plus bleu,les verts dessus plus éclatants,la figure du haut en robe blanche à fleurs roses est moins dans l'ombre et a les bras plus levés,celle du bas a aussi une robe plus claire.Beaucoup de personnes ne savent pas lequel des deux tableaux elles préfèrent,on hésite les avis sont partagés;M.Degas aime mieux le n°3




M.Renoir l'aime mieux comme ensemble mais préfère des morceaux de l'autre.M.Monet les admire tous les deux,M.Mallarmé aime mieux le n°2 et moi aussi;peut-être est-ce parce que maman le considérait de beaucoup le mieux et qu'elle y avait beaucoup travaillé.L'année dernière au mois de janvier,Camentron avait emporté ce tableau chez lui pour le vendre.Maman n'en demandait que 1500F,mais lorsqu'il fut parti elle le  regretta et écrit à Camentron de le lui rendre,celui-ci prétendit l'avoir déjà promis,fut très désagréable et demanda une commission de 150F que maman lui donna pour ravoir Le Cerisier.C'était mon cousin Gabriel l'acquéreur,il ne s'était pas engagé,tout s'arrangea ,maman lui promit de  faire une oeuvre décorative exprès pour lui .Lorsque Le Cerisier revint dans le petit atelier de la rue Weber,au commencement de février,maman me dit "J'ai bien fait de ne pas le vendre,j'y ai travaillé si longtemps,à Mézy,la dernière année où vécut ton père,j'y tiens et tu verras qu'après ma mort tu seras bien contente de l'avoir."Et un mois après elle était morte et cela m'était doux de regarder cette délicieuse oeuvre qui est accrochée maintenant dans notre salon en face de L'Oie et que tous les jours je contemple et je me répète cette phrase.Ah!quand maman m'a dit cela,pouvais-je penser que cette mort était si près d'elle,plus que trente jours à la voir.Comme il faut que Dieu nous soutienne pour pouvoir supporter cela.


La petite Marcelle,




là est le dernier coup de pinceau que maman donna,voici sa dernière oeuvre,cette petite fille en robe claire sur le fond des portières japonaises roses se tenant contre un fauteuil Empire;cette petite fille dont la figure aux grands yeux noirs et tristes est entourée de cheveux:maman aimait beaucoup les enfants ,la jeunesse,et pour la dernière fois elle a fait une petite fille,mais elle n'est pas riante comme celles d'autrefois,ce n'est pas Nini ,ni Bibi à l'air si heureux,non celle-ci est triste,profondément triste ,elle est près de la mort;ah! quel souvenir cher et dur pour moiJe n'ai pas vu maman y travailler la dernière fois,j'étais malade et au lit le jour où elle a pris sa palette pour la dernière fois.C'était quinze jours avant de nous quitter.


Oh!triste petite Marcelle
Tes yeux noirs regardent la mort,
Et tu restes la gloire de celle
Qui entourée de clarté,dort
Laissant comme exemple une si belle
Oeuvre;belle jusqu'à sa mort 


Je fermerai ces pages avec cet article paru dans Le Figaro du 6 mars 1896 signé Arsène Alexandre:
"La mort veut qu'aujourd'hui nous apparaisse brusquement cette oeuvre surprenante de fraîcheur,de sensibilité et d'harmonie.La mort offre bien rarement de si radieuses consolations!et bien rarement grandit d'une façon aussi soudaine et aussi complète les êtres qu'elle anéantit.Rarement elle est aussi proche de la résurrection...Entres autres choses Mme Morisot a rendu la poésie si simple,la grâce si inexprimable de cette attitude vraie;la femme ou la jeune fille assise,s'abandonnant à la rêverie ou à la contemplation.Les mains à peine jointes sur les genoux.Ce n'est rien et c'est toute l'expression de voir et de dessiner."


samedi 24 mars 2012

LA PHOTO DE LA SEMAINE

Une semaine à sillonner la France de la Normandie au sud-ouest,le choix de la photo de la semaine selon Amartia  a été difficile 




Alors tant pis pour une fois je triche comme ce monsieur qui est entrain d'ajouter des cabines de plage




 et je vous livre deux ambiances totalement opposées qui reflètent ma semaine qui ne fut pas de tout repos,contrairement à ce que ces images laissent croire!










 

lundi 19 mars 2012

QUELQUES TOILES

 Alba nous  l'avait  présenté 

Berthe MORISOT «Eugène Manet à l'Ile de Wight» 

Ile de Wight
Musée Marmottan Monet fondation Annie et Denis Rouart

Le portrait de papa vu de profil et regardant par la fenêtre d'un petit cottage qui donne sur la mer,des pots de fleurs sont sur le rebord de la fenêtre,puis on voit un petit jardin,des figures se promenant au bord de la mer assez verte et devant une voile blanche  si légère sur le ciel gris;on sent toute l'atmosphère du dehors aperçu entre les rideaux et les murs d'un sombre intérieur.Ce tableau a été fait en 1875 durant le voyage en Angleterre que papa et maman ont fait après leur mariage.Il est accroché dans ma chambre et était dans celle de maman les derniers mois qu'elle vécut



Eugène Manet et sa fille dans le jardin de Bougival
Collection particulière

Sous un arbre aux grandes branches vertes,papa est assis,un carton sur les genoux,il a un grand chapeau de paille sur le tête et est vêtu de toile grise,il est extrêmement ressemblant;il regarde avec les yeux d'un père cette petite fille blonde en robe blanche très occupée à faire marcher des petits bateaux sur une pièce d'eau.




Julie au violon
Collection particulière



Je suis en robe noire avec une ceinture blanche de face,le violon est d'un raccourci admirable,sur le fond du salon blanc un peu vert de la rue Weber,au mur sont pendus,le portrait de papa par M.Degas et le portrait de maman par mon oncle Edouard.Ce tableau est plein de grâce et enveloppé par un léger ton vert ravissant




Le Corsage rouge 
Copenhague Ordrupgaard

Isabelle ( Lambert  modèle qu'affectionne l'artiste à cette période) sa figure si fraîche sortant d'un grand chapeau de paille rond,est assise au milieu d'une plate-bande de pensées et derrière elle une cage d'oiseaux,comme je vois bien maman , travaillant dans le jardin à cette belle chose ;papa aussi faisait une aquarelle d'après cela,ce tableau a été exposé aux Impressionnistes chez Petit ,il était à côté des belles baigneuses de M.Renoir et en pendant au portrait de Paule,ces deux notes rose et rouge faisaient très bien ensemble.




Le Corsage noir 
Dublin National Gallery of Ireland

Sur le fond de ce léger rhododendron,qu'elle est gracieuse cette blonde aux yeux noirs avec son tour de cou grenat et ses épaules si maigres et si fines sortant du long corsage de satin noir et ses bras qui s'enveloppent d'une fourrure   


Au bal
Musée Marmottan Monet

Un femme très brune,décolletée,une fleur d'un violet foncé et mat à son corsage de mousseline blanche,aux gants blancs très faits tient un éventail également travaillé et joli;c'est une oeuvre assez ancienne que j'aime énormément je l'ai vue  pour la première fois à l'exposition de 1892.Elle appartient à M Monop de Monchy qui a beaucoup d'autres choses également ravissantes.Elle était accrochée autrefois dans la salle à manger de l'avenue d'Eylau où je suis née et Jeannie aussi 




Autoportrait 
Musée Marmottan Monet fondation Annie et Denis Rouart 

Le portrait de maman par elle-même ,admirable esquisse dont tout le monde demande à avoir la photographie;Maman ne s'est pas embellie ,mais on voit d'après ce portrait la grande artiste qu'elle était,de face avec ses cheveux gris,du noir autour du cou et un corsage un peu jaune bordé de fleurs dont l'une est "comme une décoration" dit M.Mallarmé ce qui donne un air chevaleresque,comme le trouve M. de Régnier.Ce portrait a été fait il y a environ une dizaine d'années,maman ne l'avait pas fini,personne ne le vit,elle le roula et le laissa dans une armoire ou une chambre de débarras;son apparition à l'exposition émerveille.


Paul Valéry qui épousera Jeannie conseille l'ouvrage de Monique Angoulvent à laquelle Julie a communiqué tous les souvenirs et documents qu'elle avait conservé.
On peut en lire de larges passages ici 

samedi 17 mars 2012

LA PHOTO DE LA SEMAINE


Entre lectures  sérieuses et obligatoires  ponctuées de bavardages inutiles peu de temps à consacrer au viseur cette semaine



Croisée au fil de l'eau sur le chemin d'une salle de réunion.
Si vous voulez partager un peu de leur vie:





La photo de la semaine selon Amartia 

 

dimanche 11 mars 2012

EXPOSITION ET LIVRE

Vous dire que j'ai une prédilection pour la période Impressionniste vous surprendrai-il?
Je ne le pense pas.
Vous dire que j'ai déjà vu l'exposition consacrée à Berthe Morisot vous surprendrait-il?
Je ne le pense pas.
Vous dire que certaines ici ou ailleurs vous content leurs visites d'exposition beaucoup mieux que moi vous surprendrait-il?
Je ne le pense pas.
Bon et alors?
Voila c'est ce que vous vous dites in petto.
Je retournais dans ma tête depuis que j'ai vu cette exposition comment vous en parler,imaginez près de cent cinquante tableaux lorsque hier je trouvais la solution.
J'avais il y a quelques temps en faisant des recherches sur Mallarmé lu des extraits du Journal de Julie Manet.
J'avais été charmée par le style simple de ce journal dans l'esprit de ce qu'en  écrivait Berthe Morisot à sa soeur Edma en 1884:


" C'est une heureuse idée d'écrire journellement sa pensée,rien ne forme davantage le style.Et n'entends pas par là l'habitude de bien tourner ses phrases mais de chercher à exprimer sa pensée.Il me semble même qu'on devrait être très indulgent,accepter toutes les incorrections pourvu que le sentiment fût vrai,les idées individuelles"


J'ai essayé de me le procurer j'ai cherché sur internet les prix affichés me faisant réfléchir.
Et puis samedi me rendant chez un marchand de livres d'art chez lequel je rêve souvent,espérant y trouver le catalogue de l'exposition Berthe Morisot à Lodève en 2006,que vois-je qui me tendait les bras en vitrine?



Le libraire l'avait "rentré" le matin!
Le prix étant "convenable" je ne pouvais résister.
C'est un pur bonheur,agrémenté d'illustrations



 et de photos anciennes.


Vous imaginez à quoi j'ai consacré ma soirée de samedi...
En date du 4 mars 1896 ,treize pages retracent  la rétrospective Berthe Morisot chez Durand-Ruel,organisée par Monet,Renoir ,Degas et Mallarmé.


"Nous pensons avec M. Renoir que M. Mallarmé fera une très jolie préface au catalogue,que lui,mieux que personne,pourra parler surtout de la vie de la  femme qu'était maman"


C'est à travers Julie Manet que je vais vous parler de temps en temps de cette exposition consacrée à  Berthe Morisot.
Ponctuée parfois d'anecdotes comme celle-ci:


"A la fin de la journée on se demande comment tout sera prêt pour le lendemain et on prend rendez-vous pour le matin; mais  il faut décider si on mettra le paravent avec les dessins et les aquarelles au milieu de la grande salle ou dans celle du fond.
M. Degas est le seul à vouloir que le paravent reste dans la grande salle qu'il coupe et on manque de recul pour voir les grands tableaux...et puis d'autres plus petits qui sont d'une si jolie harmonie de ton à voir de loin les uns à côté des autres.M. Degas ne veut pas entendre parler d'ensemble:"Il n'y a pas d'ensemble,dit-il ce sont les imbéciles qui voient un ensemble;qu'est ce que ça veut dire quand on met dans un journal:l'impression générale du Salon de cette année est bien meilleure que celle de la précédente?"
Vers six heures,lorsque la nuit tombe que seuls les tableaux gardent quelques rayons de lumière qui les éclaire,que tous ces portraits de jeunes filles sont de plus en plus vivants et que le paravent paraît encore plus une muraille,M.Monet demande à M.Degas de vouloir bien essayer demain matin ce fameux paravent dans  la salle du fond,mais M.Degas prétend qu'on ne verra plus les dessins qui seront dessus""Ces dessins sont superbes je les estime autant que tous ces tableaux.""Le paravent dans la salle des dessins donne un air intime à cette pièce qui est charmant"dit M.Mallarmé." Cela déroutera le public de voir les dessins au milieu de la peinture""Est-ce que je m'occupe du public?Il n'y voit rien,c'est pour moi,pour vous que nous faisons cette exposition,vous ne voulez pas apprendre au public à voir?" crie M.Degas"Eh bien si,réplique M.Monet,nous voulons essayer.Si nous faisions cette exposition uniquement pour nous,ce ne serait pas la peine d'accrocher tous ces tableaux nous pourrions les regarder simplement par terre."Pendant cette discussion M.Renoir nous dit qu'il lui faut le pouf au milieu de la salle;il est en effet agréable de pouvoir s'asseoir et regarder.M.Degas ne l'admet pas:"Je resterais treize heures de suite sur les pieds
 s'il le fallait ."Il fait nuit,tout en parlant M.Degas marche de travers,va et vient avec son grand manteau à pèlerine et son chapeau haut-de-forme,sa silhouette est très amusante;M.Monet debout parle fort,M.Mallarmé avançant une main veut arranger les choses et parle avec la douceur qui lui est habituelle.M.Renoir éreinté est échoué sur une chaise.Les hommes de Durand-Ruel rient,"Il ne lâchera pas",disent-ils..."Vous voulez me faire enlever ce paravent que j'adore"dit M.Degas en appuyant sur le dernier mot .
"Nous adorons Mme Manet reprend M.Monet,il ne s'agit pas d'un paravent mais de l'exposition de Mme Manet.Voyons dites que nous essaierons demain le paravent dans l'autre salle." "Si vous m'assurez que c'est votre opinion,que cette pièce est mieux sans." "Oui c'est mon opinion." Mais ce n'est pas fini  les discussions recommencent;tout à coup M.Degas nous tend la main à Jeannie et à moi et s'en va vers la porte;Monet le retient et ils se donnent des poignées de main;M.Mallarmé hasarde le mot de pouf,alors comme un coup de foudre M.Degas s'en va en courant dans le petit couloir,la porte se referme,il est parti,on se quitte un peu ahuri."
J'arrive à neuf heures chez Durand-Ruel,il n'y a que les hommes qui balaient les salles.Je reprends mon travail de numérotage des tableaux;puis M.Monet et M.Renoir ne tardent pas à être là "Degas ne viendra pas,dit M.Renoir,il sera là dans la journée à clouer au haut d'une échelle et dira:ne pourrait-on pas mettre une corde à la porte pour empêcher d'entrer,je le connais."En effet,pas de  M.Degas de toute la matinée.On se décide à mettre le paravent dans la salle du  fond et on accroche les aquarelles et les dessins dessus.Enfin tout est prêt et admirablement arrangé,cette exposition est une merveille.


J'espère que cela ne vous a pas semblé trop long mais je ne suis pas arrivée à me résoudre à couper ce texte.
Je voudrais tout de même avant de fermer cette longue page vous montrer un des tableaux que j'ai beaucoup aimés




La Fable
"Dans le jardin de Bougival,Pasie en bleu clair assise sur un banc,un panier à ouvrage à côté d'elle ,et devant,assise sur un pliant sur le fond de fleurs Bibi de dos avec sa tête blonde;ce tableau est une merveille,celui-là aussi était roulé et caché dans une armoire."

Julie Manet (1878-1966) fille de Berthe Morisot (1841-1895) et Eugène Manet( 1834-1892) (frère d'Edouard Manet)
Jeannie Gobillard (1877-1970),fille de Yves Morisot (la soeur de Berthe Morisot) et Théodore Gobillard.
Elle épousera Paul Valéry.
Bibi était le surnom que donnait Berthe Morisot à sa fille Julie

Julie,orpheline a 17 ans et  ses deux cousines Jeannie et Paule également orphelines vivront seules avec une cuisinière recommandée par Mallarmé (tuteur de Julie) au 40 de la rue Villejust à Paris aujourd'hui rue Paul Valéry 

samedi 10 mars 2012

LA PHOTO DE LA SEMAINE

Hier matin encore je pensais bien n'avoir que cela à vous montrer.


K-Tronic

Les convoyeurs à cordes,à rouleaux mécanisés ,les courbes à 180° mécanisées m'ont occupée toute la semaine et n'ont plus de secrets pour moi!!
Je suis prête pour "éplucher" l'appel d'offres! Qu'on se le dise!

Et puis hier sortant d'une réunion malgré l'heure tardive je décidais de rentrer à pied même   si cela ne  me ferait  guère arriver  avant vingt et une heures chez moi.
J'avais été privée d'une journée qui semblait printanière et me sentais frustrée.
Et en traversant le jardin des Tuileries eurêka




Ai-je besoin de vous rappeler que c'est la rubrique d'Amartia  ?
Non, mais c'est la règle

lundi 5 mars 2012

SAINT ETIENNE DU MONT (2)

La façade de ce monument ressemble un peu trop à ces meubles appelés cabinets au commencement du XVII ème et qui cachaient leurs tiroirs,leurs vantaux et leurs secrets,sous une superfétation d'ordres microscopiques,de niches,de frontons circulaires et angulaires de statuettes et de grotesques.Ce qui manque sur cette façade,comme sur la plupart des monuments religieux élevés à cette époque c'est une idée première(...)
Même au moment de sa décadence notre art du Moyen Age se soumet à une idée,procède d'après une méthode et la conception générale si chargée qu'elle soit de détails est écrite dès la base du monument(...)
Il y a bien quelque chose d'attrayant dans cet imprévu dans cette fantaisie qui interviennent à tous propos et qui reproduisent en pierre les rêves de l'artiste 
On se fatigue vite cependant de toute oeuvre d'art qui n'est pas l'éclosion bien nourrie d'une idée mère.
Un édifice ,surtout un édifice religieux n'est pas une causerie passant d'un sujet à un autre 
Eugène Viollet-le-Duc

La façade est l'oeuvre de Claude Guérin.







Peu de terrain ayant été accordé par l'abbaye,elle fut implantée de biais par rapport à la nef.
Elle est de forme pyramidale ,au rez de chaussée un grand portique,deux niches contenant les statues de Saint Etienne






et de Sainte Genviève accompagnée de son mouton.
Au tympan la lapidation de Saint Etienne



Un vaste fronton triangulaire représentant la Résurrection du Christ



A l'étage une rosace médiévale encadrée par deux niches surmontée d'un fronton orné au centre d'un bas-relief 




représentant les armes de France et celles de l'abbaye.
Et par dessus un haut pignon à la  française






Imaginez-vous écouter ici le Et in Terra Pax du Gloria RV 589 de Vivaldi





Ce morceau dont on peut entendre un extrait dans L'Hiver dernier ce film que j'ai vu hier et qui encore aujourd'hui occupe mes pensées.
S'il passe près de chez vous (hélas actuellement projeté dans seulement
 vingt-quatre salles en France )courrez-y.
Vincent Rottiers que j'avais découvert et qui m'avait émue dans Je suis heureux que ma mère soit vivante ,confirme ici son talent.





samedi 3 mars 2012

LA PHOTO DE LA SEMAINE






C'était la photo de la semaine avec Amartia

Je transgresse un peu les règles du jeu 
Mais vous allez comprendre pourquoi.
Christine et moi sans nous connaître à part de façon virtuelle nous entendons bien je crois pouvoir dire "que le courant est passé" immédiatement
Sans nous concerter nous publions toutes les deux une bouteille et verte de surcroît!!
Bon la "mienne" pour le moment ne pollue pas!




La télépathie photographique!!

jeudi 1 mars 2012

ORECCHIETTE

Je ne me lasse pas de ce livre extraordinaire  qui fait les beaux soirs de notre table.Le déjeuner ici a beaucoup moins d'importance,du reste je ne suis pas souvent  présente.
Je teste les recettes les unes après les autres au grès de mes envies,de ce qui se niche dans mes placards et dans mon réfrigérateur.
La semaine passée j'étais allée m'approvisionner dans ma Bottega préférée de la rue de Buci,du cent pour cent italien, que de bons produits,pas une de touche de français ici ,et encore moins au niveau du langage, tout tourne autour du "i" et du "o" pour se faire comprendre!!!
Là je m'y procure surtout des pâtes,mes pâtes préférées  de la région des Abbruzzes.
Les meilleurs blés durs,de l'eau des montagnes des Abbruzzes,des moules en bronze ( et non en Téflon) qui procurent aux pâtes des formes striées,une pâte un peu rugueuse mais qui absorbera bien la sauce.
Vous ajoutez une faible température de séchage qui préserve toutes les valeurs nutritives et le goût du blé lors de la cuisson et vous l'aurez compris,nous sommes dans l'artisanat.
J'avais rapporté entre autre des orecchiette ces pâtes en forme d'oreille ,que l'on trouve dans la région des Pouilles et plus particulièrement dans la vallée d'Itria.
Comme toujours j'ai un peu adapté la recette initiale!!!
Dans un sautoir je suis désolée je ne me renouvelle pas beaucoup mais j'ai mis à fondre quelques morceaux de lard de Colonnata et un oignon des Cévennes en lamelles pendant deux ou trois minutes puis j'ai versé 250 grammes d'orecchiette j'ai remué plusieurs fois afin qu'elles s'enrobent de gras






Puis j'ai versé peu à peu la valeur de une à deux louches de bouillon de volaille.Il vous en faudra en tout soixante-quinze centilitres.
J'en ai toujours dans mon congélateur,lorsque je cuisine un poulet au curry par exemple je garde la carcasse et le cou je recouvre d'eau et fais cuire cela assez longtemps,ensuite je verse ce bouillon dans des pots et hop au congélateur!
Mais vous pouvez aussi utiliser celui-ci.
On émiette une branche de romarin et on laisse cuire doucement,quand les pâtes ont absorbé le bouillon on recommence une à deux louches versées doucement dans le sautoir comme l'on ferait pour un risotto.
Au bout d'environ dix minutes j'ai ajouté des poireaux coupés en morceaux.
La recette était faite  avec des petits pois frais mais à cette saison....








On continue à mélanger,à verser du bouillon,à mélanger, à laisser absorber,inlassablement,ainsi de suite ,ici tout en égrainant notre journée respective avec le gentilhomme.
A la fin si vous en avez vous versez un peu de jus de viande.
Là aussi je garde systématiquement les jus de cuisson de poulet rôti,rôti de viande...
Je les verse dans un bol,je mets au réfrigérateur,le lendemain j'ôte et jette  la pellicule de graisse qui se sera figée à la surface,je répartis le jus solidifié dans des moules à glaçons et je congèle,par la suite je n'ai plus qu'à aller piocher dans ma réserve.


Vous remuez bien ,un tour de moulin à poivre et à table






C'est simple, savoureux pas long à préparer, pas plus d'une vingtaine de minutes .
Un plat complet pour le dîner