mercredi 9 novembre 2011

FAR OU MIQUE?

Je me suis absentée pour une quinzaine de jours mais je vous ai préparé deux ou trois petites choses.
J'ai décidé de ne pas mourir idiote aussi lors de mon dernier séjour dans le Lot j'ai appris à faire ce qu'elle appelle mique et dont elle avait si bien parlé .
Dans ma région cela s'appelle un far.
Un far levé.
Car il y a aussi le far accoudé que l'on fait cuire,alors là voila, je ne sais plus,car il y a celui
-à la farine de blé noir avec un hachis d'ail,persil,poitrine de porc,qui mijote dans une cocotte de fonte de préférence sur des braises au coin de la cheminée et dont la phase de "retournement" s'est toujours avérée un moment plus que délicat.
Généralement lorsque cet instant crucial arrivait je quittais les lieux car je ne voulais pas être la cause du fait qu'il ait glissé des mains de ma mère!!!
-et celui à la farine blanche ou parfois de maïs auquel on ajoute un peu le même farci ainsi que des oeufs,on en fourre une carcasse d'oie ou de canard et on le fait cuire dans un bouillon.
Dans son livre Le Vieux Quercy usages anciens le Chanoine Eugène Sol page 74 parle de "los micos",miques au levain qui sont "de grosses boules de farine de maïs pétries et façonnées en globes assez gros qu'on fait cuire dans la marmite où l'on prépare le bouillon"
Mais un peu plus haut il parle aussi de "fars,farsou ,forsi",mélange de" viande hachée menue,de lard,de fines herbes,et de mie de pain pétri dans des jaunes d'oeufs dont on se sert pour farcir des volailles,des choux..."
De quoi y perdre son latin.
Bref dans ma famille on a toujours appelé cela le far levé.
Le temps s'y prêtant je suis passée à l'action.
Voici la recette de Maman,qui la tient d'une amie excellente cuisinière,laquelle a trois garçons devenus tous les trois médecins et qui comme moi a bien souvent révisé des partiels et nourri des bouches.....
Maman étant originaire de la région montalbanaise ne savait pas préparer le far,on ne connaît pas ce plat dans cette région.


Pour quatre personnes
Il faudra délayer dans un peu de lait tiède un bon tiers de levure dite "du boulanger"
Mettre dans un saladier 4 oeufs




 Battre les oeufs à la main c'est à dire avec ses doigts de façon à  apporter la température de votre main!
Ajouter la levure délayée et continuer à battre,puis ajouter la valeur de 125 grammes de beurre ramolli,tout cela sans cesser de battre,une bonne pincée de sel
Enfin on ajoute la farine peu à peu jusqu'à consistance d'une boule ni collante ni trop dure!!
Voila le hic!
En fait il faut que cela ressemble à peu près à cela




On couvre d'un torchon et on laisse reposer et lever dans un endroit tiède mais surtout pas chaud et on n'y touche plus pendant trois heures.
Ah c'est certain sauf de déjeuner à quatre heures de l'après-midi il ne faut pas  envisager de faire la pâte en fin de matinée!!!
Pendant ce temps on préparera  une grande marmite dans laquelle on fera cuire un morceau de petit salé juste pour le goût du bouillon.
Dans une autre marmite on fera cuire carottes,poireaux,navets....et petit salé.
Une heure avant de passer à table,attention le far n'attend pas on pétrit de nouveau très rapidement la pâte,on forme une belle boule et plouf on la plonge délicatement dans la marmite contenant seulement le petit salé.
On couvre et on n'y touche plus pendant une heure,on surveille la cuisson à l'oreille,interdiction de soulever le couvercle,on laisse mijoter tranquillement.
Au bout d'une heure c'est le verdict.
Soit votre pâte était trop molle et vous vous retrouvez avec une "brioche" imbibée,soit votre pâte était convenable et vous avez une belle brioche (salée) levée....






J'avais mis un peu trop de farine dans la mienne mais cela ne m'a pas empêchée de me régaler




Oh j'allais oublier on ne coupe jamais un far avec un couteau crime de lèse-majesté,mais tout simplement à la fourchette
Je ne sais pas si j'aurai une connexion internet durant mon absence.
Je vous laisse déguster,polémiquer sur le far ,la mique,le beurre,la graisse d'oie...
Surtout ne vous battez pas!

16 commentaires:

  1. Tu nous laisses, mais en bien bonne compagnie.
    je vais attendre que le thermomètre descende un peu plus et je mettrai les mains à la pâte.

    RépondreSupprimer
  2. Je ne connaissais pas du tout cette recette très régionale, puisque tu le dis toi-même ta maman de Montauban ne connaissait pas au départ... ce qui se mange avec étant parfaitement gourmand, l'association avec une brioche salée cuite au bouillon, doit forcément être délicieuse !

    RépondreSupprimer
  3. Alors là un truc que je vais évidemment raté mais tant pis je dévore la tienne des yeux c'est bon et même meilleur pour ma ligne :-)

    RépondreSupprimer
  4. Je ne me lancerai pas dans quelque chose d'aussi délicat à réussir, mais que c'est beau à regarder. Bonne pause et à bientôt.

    RépondreSupprimer
  5. Mique ou far, cela m'est égal mais en tout cas tu as su me mettre en appétit !
    Bonne escapade !
    Je pense à toi sous le soleil !
    A bientôt

    RépondreSupprimer
  6. C'est beaucoup trop compliqué pour moi mais alors, la photo!!!!!, alors que je rentre et que je meurs de faim et que je ne vais manger qu'une petite soupe... oh, que cela a l'air bon, tout à fait le genre de chose que j'aime.
    C'est gentil de penser à nous pendant ton absence, surtout avec de si bonnes chose!!!

    RépondreSupprimer
  7. Je disais justement à Alter que nous allions en faire un (une !! puisque pour nous c'est la mique) ce week-end... que cela serve au moins à quelque chose d'être en automne. Ce sera, bien évidemment, avec de la graisse d'oie et pas du beurre, je crois que mon tendre et cher en serait trop chamboulé. Quant à la cuisson, une heure me semble le maximum. Pour le reste, la mique ça n'attend pas et haro sur les miques "coulées" (cela ne m'est encore jamais arrivé ! je croise des doigts !!), et les miques au pain, au lard et autres fioritures, je parage fatalement ton point de vue, quelle histoire compliquée ! mais pour nourrir des bouches affamées, quel bonheur. Enfin, il faut la faire assez grosse pour avoir des restes, des restes !!!! miam vivement dimanche qu'on se sente en hiver

    RépondreSupprimer
  8. Chère cordon bleu, je ne me lancerait sans doute jamais dans ce chef-d'oeuvre culinaire, mais j'ai savouré cet instant en cuisine!
    Revenez-nous vite, des images pleins la tête!
    Je vous embrasse
    Maia qui est plus Catherine Langeais que Raymond Oliver.

    RépondreSupprimer
  9. Bonsoir Françoise... Quelle technique ! Je me sentirais beaucoup plus à l'aise face à une recette de croque-monsieur... ;-) Je suis bien incapable de réussir un tel plat mais tes images m'ont régalée...
    Bon séjour et à bientôt.
    Bisous

    RépondreSupprimer
  10. Une fois dégusté ce plat qui a l'air bien délicieux, je crois que je me laisserais "aller" pour savourer le montauriol.... vous savez, cette fameuse petite cerise bien imprégnée d'Armagnac et plongée dans le chocolat.... (qui est la spécialité de la région montalbanaise...) Ah vous êtes une tentatrice... !!! J'essaierai cette recette...
    Très bonne journée à vous.
    Bravo et Merci l'artiste.
    Françoise.

    RépondreSupprimer
  11. Quelques sauts de puces entre vos blogs respectifs pour tout savoir sur ce plat qui était inconnu pour moi !

    Entre Michelaise et toi, si jamais je me lance à la confection de ce plat, je ne devrais pas avoir de problème pour trouver la recette... quant à la réussir... j'suis pas sûre d'être à la hauteur !

    Biseeeeeeeeeeees de Christineeeee

    RépondreSupprimer
  12. mon père est né à Montauban !!!
    je ne connaissais pas cette mique ou ce far , peu importe son nom ça a l'air absolument délicieux !!!!

    RépondreSupprimer
  13. A parte essere una buona fotografa, sei anche una buona cuoca. Secondo me è una ricetta non troppo facile da fare perché ci vuole quasi tutto il pomeriggio, ma penso che debba essere gustosissima. Grazie ed aspetto il tuo ritorno.

    RépondreSupprimer
  14. Certes, c'est appétissant et j'en goûterais volontiers.Quant à préparer ce "far" ou cette "mique, "telle que je me connais, j'en ferais un bloc de béton armé...Nous avons aussi ce genre de préparation de pâte à pain améliorée cuite, par petites boules , dans de l'eau bouillante et que l'on déguste arrosées de beurre fondu et de cassonade, préparation traditionnelle, enfin, dans ma famille, du vendredi saint ( maudite la femme qui lave, bénie la femme qui cuit )et dont je n'écrirai pas le nom en entier...ce qui amènerait inévitablement des lecteurs d'un genre particulier...donc ce sont des "c......de Suisse"...et par Suisse, nous entendons les gardes du Vatican. :-))..Je ne sais pas d'où vient le mot " mique"...je sais seulement que "far" désignait la farine d'épeautre ou une farine grossière.

    RépondreSupprimer
  15. Je vais essayer. TU mets quelle quantité de lait et de levure au début? Merci d'avance.
    Bisous

    RépondreSupprimer
  16. Je suis Lotois et mange le far levé depuis que je suis né (1964)....Mais tant que c'était les autres qui faisaient.. Hein ??.. Heureusement que vous êtes là... Honte à moi et merci de tout cœur à vous pour cette recette qui est toujours chez nous...A condition de connaitre a recette !!
    Bise de Gramat

    RépondreSupprimer